Maintenant que les courbatures et les bleus sont un lointain souvenir, nous avons proposé à nos élèves de revenir sur leur expérience au CNEFG de Saint-Astier à travers une question simple : que retiendrez-vous de ce séjour ?

Voici leurs retours d’expérience (RetEx) :

Thomas Epingard

Profil : 28 ans, Sciences Po Bordeaux

C’est un sentiment de fierté que je garde de ce séjour au centre d’entrainement des forces de gendarmerie. Fier d’avoir eu la chance que l’on me transmette des savoirs, des codes, des valeurs, des comportements, des outils et un message : celui de la mission du gendarme envers la France. Je garde de cette expérience un souvenir très positif, une parenthèse dans mon cursus qui avait pour objectif de souder une équipe et de faire connaitre un univers. Les objectifs ont été remplis, et surtout, au-delà de la complexité d’un métier, j’ai compris l’envers du décor, les difficultés auxquelles étaient confrontées les forces de l’ordre et les conditions d’exercice d’une fonction exigeante. Tout ceci grâce à beaucoup de pédagogie, d’échanges, d’approche méthodologique dans l’enseignement et d’une organisation pertinente dans le déroulé de l’aventure à Saint-Astier. Au-delà de l’environnement et de ce qu’elle représente, cette semaine a été l’occasion d’approfondir les relations amicales au sein d’une promo déjà bien soudée, de partager des opinions, des moments de rire, de joie et de parvenir, ensemble, à se dépasser tant physiquement que mentalement.

Je suis ravi d’avoir vécu ce moment-là, avec des gens très différents, qui je l’espèrent garderont autant de bons souvenirs que moi d’une semaine riche en émotions.

Prescillia Lelgouarch

Profil : 25 ans, master relations internationales. Pas de formation militaire.

Saint-Astier a été une expérience unique et enrichissante à tous les niveaux. Tout d’abord au niveau personnel, j’ai réussi à prendre le contrôle sur mes peurs, à les visualiser sans me laisser submerger. On peut dire que mon vertige et ma claustrophobie ne sont plus qu’une histoire ancienne. J’ai également pris conscience de l’importance du collectif et des difficultés d’organisation qui en découlent. Mais avant toute chose, ce stage m’a éclairée sur le niveau d’engagement qu’implique le métier de gendarme. Il faut, je pense, énormément de conviction et de courage pour accepter de se détacher de son individualité au profit du collectif et de son pays. Il faut aussi une très bonne maitrise de ses émotions pour toujours agir dans le respect des règles et l’intérêt de l’autre quelle que soit la situation. J’ai vécu une semaine intense au cours de laquelle j’ai dû me dépasser à la fois sur le plan physique, mais aussi sur le plan psychologique. Aussi aujourd’hui, je réalise que, ce qui fût pour moi une expérience riche, stressante et éreintante, reste très loin des réalités de ce métier. Enfin, je retiendrai la cohésion, les fous rires qui ont ponctué ce stage et qui ont assurément resserré les liens de notre promotion.

Marie-Pierre Guiraudet

Profil : 48 ans, formation en école supérieure de commerce et Master en Sciences de l’Information et de la Communication, spécialisé dans le digital. Mère de deux enfants (19 ans et 16 ans)

A l’heure où chaque jour, images et vidéos de la crise des gilets jaunes fusent et où les chroniques déferlent de tous côtés mettant en exergue à la face de la population et du monde entier et en gros titres des violences de rue quotidiennes, parfois dites issues des manifestants et parfois des forces de l’ordre, je me dis combien l’expérience d’une semaine de sensibilisation au rétablissement de l’ordre au Centre National d’entrainement des Forces de Gendarmerie de Saint-Astier m’a amenée certainement à changer mon analyse des événements que nous vivons tous aujourd’hui en France et, surtout, à modifier ma vision des traductions médiatiques de l’actualité.

Au même titre que des directeurs d’établissements scolaires, magistrats, journalistes ou membres d’ONG se prêtent à l’exercice, m’est apparu immédiatement, en tant que parent, l’intérêt pédagogique que pourrait avoir ce type de stage de mise en situation pratique, sorte de « Vis ma Vie de gendarme » pour tous les jeunes collégiens et lycéens français, dans le cadre de la construction de leur citoyenneté.

Les stages permettraient d’ouvrir avec les jeunes une large réflexion sur l’enjeu du maintien de l’ordre dans une société : Pourquoi et dans quelles conditions maintenir l’ordre : quel degré de violence notre société est-elle prête à accepter ?

Je suis enfin intimement persuadée que les stages d’immersion susciteraient des vocations pour des carrières en gendarmerie chez les jeunes, aussi bien pour les filles que les garçons… avis aux parents, aux jeunes, à la Gendarmerie et à l’Éducation Nationale !