Il n’est pas forcément intéressant de connaître les secrets de fabrication des concurrents

Lorsqu’on découvre les concepts de l’intelligence économique, on est souvent tenté de croire qu’il est important de collecter un maximum d’informations. Qu’il est important de tout connaître de ses concurrents, notamment tous leurs petits secrets. La réalité est différente. Ce n’est pas la quantité d’information qui fait la  bonne intelligence économique, c’est la bonne analyse. C’est une des leçons que l’on peut retirer de ce document publié par Fuld & Co courant 2011 (The new competitor intelligence – The Complete Resource for Finding, Analyzing, and Using Information About Your Competitors – http://tinyurl.com/ote7sxo).
On peut y lire qu’il n’est pas toujours intéressant/pertinent de connaître les secrets des concurrents, même les mieux gardés. L’auteur prend pour exemple le célèbre secret de l’entreprise Coca-Cola (sa recette) et il constate que le grand rival de Coca-Cola n’a pas grand intérêt à disposer de la recette de la boisson concurrente. Au contraire d’une bonne connaissance des stratégies commerciales et de développement.
Dans la même veine, l’auteur nous invite à vraiment faire la différence entre information et intelligence (termes utilisés dans leur version anglaise) et à considérer que la quantité d’information recueillie n’est pas déterminante. Ce qui importe, ce sont les conclusions qui sont tirées. Pensez à l’information « la banque lance un nouveau produit et une promotion » et l’intelligence qui pourrait en être déduite « le nouveau produit de la banque ne constitut pas une menace pour nousn ce n’est qu’une réaction « me too ». Nous pouvons attendre et observer le marché quelques mois encore… »  

Retour en vidéos sur IES2014

ies2014.serendipityThumb.jpgIES2014, le forum de l’intelligence économique organisé par l’AAAF (www.ies2014.net), c’était en septembre dernier. A cette occasion, le portail de l’IE a réalisé des interviews des intervenants. Il nous les dévoile aujourd’hui. Elles sont disponibles sur son site web. Quelques souvenirs pour ceux qui ont participé à l’événement. Quelques idées fortes pour tout le monde.

Intelligence Economique – Références et notions clés

La Délégation Interministérielle à l’Intelligence Economique vie nt de publier un nouvel ouvrage intitulé « Intelligence Economique – Références et notions clés« . Il est gratuitement téléchargeable à l’adresse http://tinyurl.com/pktauxc. On notera avec intérêt que cette page du site http://www.intelligence-economique.gouv.fr liste également de nombreuses autres ressources gratuites relatives aux activités de l’intelligence économique.
Ce document est conforme avec ce que l’on connait et ce que l’on peut attendre de la D2IE. L’intelligence économique reste une vue de l’esprit, une sorte de grnouile qui veut se faire aussi grosse que le boeuf. C’est ce qui transparait derrière des affirmations comme:

  • L’intelligence économique (IE) est un mode de gouvernance devenu obligatoire pour une entité évoluant dans un environnement compétitif c’est-à-dire aujourd’hui quasiment toutes (pour la bonne compréhension, les entreprises de toutes tailles, les organismes de recherche et les administrations sont regroupés sous le terme générique d’«entité»)
  • L’intelligence économique est à la fois une gouvernance, une politique publique et un domaine de recherche

Il ne faut donc pas s’étonner que les objectifs poursuivis, en termes d’appropriation par les entreprises, en attente de points de vue pragmatiques, ne soient pas rencontrés. Et la posture adoptée par rapport à la veille n’aide pas non plus à favoriser l’adoption des pratiques d’IE dans les entreprises, et plus particulièrement les PME.
L’information, la donnée et la veille sont présentées comme la pierre angulaire de l’intelligence stratégique (L’information et la donnée deviennent stratégiques – La veille est la base de la démarche d’intelligence économique). Et la veille est surtout présentée comme un ensemble de techniques et d’outils qui visent à accumuler de l’information (La veille consiste à collecter, traiter, hiérarchiser, analyser, valider, mettre en forme et diffuser de manière méthodique des informations rassemblées à partir de nombreuses sources ouvertes et légalement accessibles en utilisant de préférence des compétences pluridisciplinaires). Pourtant, il est évident pour tout le monde, surtout les acteurs de terrain, que l’accumulation de données et d’informations ne fait pas l’intelligence. Au contraire du questionnement, qui est particulièrement absent de ce document…
En conclusion, ce document sera surtout apprécié par ceux qui portent un regard théorique et académique sur le sujet, beaucoup moins à ceux qui cherchent à en faire, sur le terrain, un outil de performance.